Da Capo

Devant le rideau, deux gros ballons blancs entrent en scène. L'un roule, l'autre rebondit. Leur trajectoire sonore puis leur immobilité silencieuse ouvrent le spectacle.
D'entrée de jeu le spectateur se laisse gracieusement abuser par cet instant d'indécision et de poésie, coupé net par le lancement « plein pot » d'une musique de Vivaldi.
Il n'en faut pas plus au corps des deux danseuses pour répondre aux sollicitations d'un dispositif scénique imaginé pour faire déraper le réel et l'organiser par tâtonnements suggestifs.
Au moindre prétexte, objet, sons parasites, rythmes musicaux, agaceries gestuelles, court-circuitent ou relancent une chorégraphie en dix tableaux dont un récit seul ne pourrait rendre compte.
C'est interloqué et sourire en coin que l'on aborde cette nouvelle création de la compagnie ITEM conçue « da capo », littéralement « de la tête aux pieds » et pourtant sans queue ni tête. On y tangue entre instabilité et éternel retour, logique et imaginaire aux moments incertains où la mécanique des corps joue à jeu égal avec la poésie.